RDC : Un établissement pénitentiaire qui héberge des détenus volontaires

12 octobre 2014

RDC : Un établissement pénitentiaire qui héberge des détenus volontaires

La prison centrale de la cité d’Inongo est un établissement pénitentiaire qui héberge des détenus volontaires. Des visiteurs qui atterrissent pour la première fois dans cette partie du pays se voient surpris du premier contact avec les prisonniers dans les rues. Inongo est le chef-lieu  du district de Mai Ndombe. Il se trouve à plus de 400 kms du territoire d’Oshwé par la rivière Lukeni et le lac Mai-Ndombe, dans la province du Bandundu, en République Démocratique du Congo.

Dans cette cité de près de 180.000 habitants, l‘établissement pénitentiaire du lieu ne sait détenir des prisonniers contre leur gré. Les détenus sont libres de tout mouvement et purgent leur peine simplement de leur propre volonté. La sortie n’est pas interdite. Le bâtiment est semi-ouvert, et la cour sert de raccourci aux paysans qui vont en forêt. Il est hors d’état de toute sécurité. Visiblement, les murs se sont écroulés au fil des années.Cette vieille bâtisse construite à l’époque coloniale, en 1923, ressemble plutôt à une porcherie qu’à une prison. Du point de vue droits humains, elle ne rempli plus les conditions.  Elle expose ses pensionnaires à des maladies et épidémies. Elle ne bénéficie plus du soutien gouvernemental. Les repas ne sont plus offerts. Pourtant, la cité d’Inongo fut l’un des principaux centres d’exploitation du caoutchouc et du copal sous l’état indépendant du Congo et du Congo Belge, domaine de la couronne, domaine privée du roi Léopold II de Belgique.

Triste réalité, la prison fonctionne toujours et héberge à ce jour, une cinquantaine de pensionnaires. Ces derniers sont conscientisés et moralisés trois fois par semaine. Cette pratique a été instaurée pour les mettre en confiance et pour que ceux-ci acceptent de garder leur statut de prisonniers jusqu’à leur libération officielle. Ainsi, ils circulent librement dans la cité et exercent des activités de mains d’œuvre pour leur survit. La plupart d’entre eux se sont lancé dans l’agriculture. Ils plantent de portagés et créent des petits jardins à l’entrée de la prison. Ils semblent avoir de problème d’outils de travail pour la transformation de la terre. D’autres vont en forêt pour y trouver les nécessaires, du bois, de fruits, etc. Sans aucun doute, ces prisonniers sont intégrés et confondus dans la société avec les personnes libres. Ils sortent le matin et rentrent le soir. Ils ne s’échappent pas. Ils ne commettent pas des actes de récidives pour lesquels ils ont été arrêtés. Ils ne constituent plus de danger pour la population locale.

Inongo est à la fois un territoire et une ville, subdivisé en 3 communes : Mpongozoli, Bonse et Mpolo. Il est le chef lieu du district de Mai Ndombe, dans la province du 6Bandundu. Il est la principale ville sur les côtes du lac Mai ndombe, ex lac Léopold II, 150 Km de long et 50 Km de large. La ville d’Inongo est sociologiquement constituée de tribus des Ntomba, Bolia, Basengele et Ekonda, peuple Anamongo, qui vivent avec les autochtones Batwa. Il est considéré comme une ville cosmopolite, on y rencontre également les Basakata, Baboma, Nkundo, Banunu-Bobangi et les Munukutuba.

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